lundi 3 mars 2014

26 Décembre - Isla Navarino, trekking Los Dientes

Officiellement dernier jour de trekking.

Peter et moi on part devant, et il se met à pleuvoir à verse.
Il fait vraiment froid, et à force de me moucher, mon nez me fait mal.
Il y'a aussi un énorme brouillard qui nous gâche une vue potentiellement magnifique du style Las Torres (en moins bien évidemment, on n'égale pas le paradis), donc on décide d'attendre Quentin ici. Peter se rend compte qu'on s'est trompés de route. Au bout d'un moment, on voit passer Quentin au loin et on décide de le rejoindre en prenant un raccourci à notre façon (c'est à dire en traversant les buissons trempés, dieu merci mes vêtements sont supers top et imperméables).





Le temps s'améliore, et nous donne une vue imprenable sur une vallée.

Je suis motivée, même quand l'on doit grimper une montagne les mains dans la boue et les pieds qui glissent sur la caillasse. Et ça grimpe dur. Qu'est-ce qu'il m'arrive?!
Il y'a une semaine je n'aurai jamais pu le faire.


Arrivée tout en haut de la montagne après bien des efforts, je suis perplexe : je m'attends à voir un paso tout à fait normal avec vue des deux côtés, mais au lieu de ça je me retrouve dans un espèce de no man's land avec de la brume, de la neige et de la caillasse à perte de vue. La tempête de neige ne m'aide en rien.
C'est vraiment bizarre, j'ai l'impression d'être au purgatoire, que ça n'en finit jamais. Je marche, je marche, je marche, les gars sont bien loin devant moi.  Je met ma trace de pied dans tous les petits coins de neige que je trouve; ça m'occupe. De temps en temps on aperçoit quelques petits tas de pierres formées par les gens qui sont fiers d'être arrivés jusque là. J'ajoute ma petite pierre tout en haut de l'édifice.
 Arrivée au bout, je suis bouche bée: je suis RÉELLEMENT en haut d'une montagne, entourée de paquets de neige immenses qui se détachent dans le vide. J'ai l'impression d'être sur une autre planète.


Là où c'est le drame, c'est qu'on doit descendre ce qu'on à mit deux heures à monter en glissant une pente extrêmement raide sur de la caillasse, sans aucun chemin, sans aucune sécurité, avec une vue sur le vide vertigineuse. Je suis tétanisée, et cette fois, bien plus que la dernière fois. Mon cerveau bloque pendant un moment, je m’assoies comme je peux et je refuse de faire un pas de plus. Quentin et Peter sont super sympas, le premier me donne ses bâtons et me guide, et le deuxième prend le relais quand je commence à craquer et me prend par la main.


Sans blague, je paraît ridicule comme ça mais je ne pensais pas un jour être dans cette situation, en haut d'une montagne immense avec en tête "si je tombe, je meurs", dans une tempête de neige, en marchant sur des cailloux qui glissent tellement que sans l'aide des bâtons, je tombe à chaque pas, enfin bref.
Situation de crise de panique, je suis tellement stressée que mon dos me fait souffrir horriblement et je sers les bâtons comme si c'était la dernière chose qui me rattachait à la vie.

Finalement, après une heure de cauchemar pour moi, j'arrive en bas, et mes muscles me font souffrir horriblement (après être crispés comme ça, les pauvres), mais JE L'AI FAIT. Et je suis vivante.
Peter me félicite, comme il l'a fait la dernière fois, me dit qu'il est fier de moi même si je sais que pour lui c'est pas si dangereux que ça. Quand tu as le pas assuré non en effet c'est pas dangereux.

On doit encore passer quelques obstacles pas très rassurants comme longer un lac sur une pente - pour le coup si tu glisses tu tombes dans le lac (au moins tu meurs pas mais bon, pas très agréable)-, puis une autre dans la neige, et au bout de celle-ci il y'a... Le vide, mon dieu qu'est-ce que je suis crispée. Même Peter s'inquiète à ce moment-là, ce qui ne me rassure pas du tout, mais alors pas du tout.

Au final, on arrive au camping spot sains et sauf, un endroit agréable dans la forêt.
Je me réjouis d'y passer la dernière nuit, même si je suis vraiment fière et heureuse d'avoir fait ce trekking.

Il se met à neiger.

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