lundi 17 mars 2014

10 Janvier - Trekking Los Huemules

Journée géniaaaaaaalissime (ENFIN)


On se lève tôt pour arriver jusqu'au glacier (parce que oui, on va marcher sur un glacier! fou hein), on traverse un paysage lunaire, de roches grises et de profond silence patagonien, et on arrive face à une rivière, en quelque sorte infranchissable en sautant.
C'est donc ça. Le problème, c'est pas que le rio est profond, c'est qu'il sort DIRECTEMENT du glacier.
L'eau est donc environ à 0 degrés.
On décide donc de ne pas réfléchir plus longtemps, parce que plus on attend plus le niveau d'eau augmente, et Peter se lance. Au bout de quelques pas il se met à gueuler en hollandais (ce que j'aurais du voir comme le signal que là ça va vraiment pas. Les insultes en espagnol, c'est juste un petit désagrément, en anglais c'est une bonne mauvaise humeur, et en hollandais c'est une haine ou la douleur intense > facile à interpréter n'est-il pas?), et moi, dans mon optimisme indéfectible (et ma connaissance encore approximative de la machine peterienne), je me dis : "oh quel cinéma. C'est bien un mec ça." Arrivés de l'autre côté, il reste encore une minute à tenir ses pieds de douleur.

Bon bon bon.

Et quand vient mon tour, j'appréhende un peu, mais bon, ça devrait aller.
Après quelques pas dans l'eau, je commence déjà à avoir les pieds gelés, style le plus froid qu'à pu arriver dans ta vie, donc sortir en tongs par un hiver breton pour ma part. Et LA. LA j'ai compris pourquoi il criait comme ça, alors oui je vais faire dans le dramatique, mais en même temps je vois pas d'autres moyens d'exprimer ma douleur: ce fût HORRIBLE. Tellement horrible que je pouvais même pas crier ou jurer non, j'étais en train de gémir comme un gosse. Vraiment, je peux pas décrire la sensation, c'est comme si mes pieds étaient en pierre, et qu'on foutait des coups de marteau dessus.
La seule chose que je sais, c'est qu'après ça, je ne regarderai plus jamais la scène où Harry va chercher l'épée de gryffondor dans le lac glacée de la même façon, et rien que d'y penser, j'ai des frissons.
Peter à quand même commencé à s'inquiéter après me voir 5 minutes assises à hurler silencieusement en tenant mes pieds et en me balançant de tous les côtés, sans réussir à me calmer, même en me mettant 6 couches de vêtements par dessus et en serrant comme un dingue, mais c'est finalement passé.
Et là, extase je vous jure. Je pense que mes pieds n'ont jamais été en aussi bonne santé.

Après cette aventure forte en émotion, que je ne suis pas peu fière d'avoir vécu, on arrive finalement au glacier en escaladant des rochers rigolos et en longeant une caverne magique.




Marcher sur le glacier, c'est top, ça fait un peu peur à cause des trous partout, mais c'est top. De temps en temps on tombe sur des trous extrêmement profonds, avec de l'eau toute bleue et une couche de glace par dessus comme si c'était une vitrine en verre, c'est assez impressionnant. Bon c'est pas un glacier comme le Perito Moreno, c'est un "sale" donc avec de la terre et des cailloux dessus, c'est pas difficile de circuler dessus. Si tu restes sur le bord du moins. A force de jouer à marcher partout et à casser la glace on finit par se perdre et se retrouver pas loin du milieu, où il y'a des fissures énormes, qu'on doit sauter pour retrouver notre route. C'est pas très rassurant.





Ensuite, après avoir longé un joli lac entouré de pierres tatouées, on doit monter jusqu'au Paso del Viento, et encore une fois on prend une mauvaise route beaucoup plus dangereuse, où on escalade plus qu'on marche, et me je m'énerve toute seule dans ma tête ("grmmmgbl mais qu'est ce qui me prend de faire des choses aussi dangereuses c'est pas possible ça"). Ensuite on doit longer un chemin (un truc formé par les passages, pas un vrai) au bord d'une pente, ça fait peur mais c'est moins pire que ce que je pensais. Bon, pour Peter c'est la routine mais je le répète, je suis une peureuse.




Au final on arrive sain et sauf au sommet, au Paso del Viento (où il n'y à pas du tout de vent d'ailleurs), et là... Je vous jure que c'est la plus belle et impressionnante vue que j'ai eu du voyage. On se retrouve face à au Campo de Hielo (champ de glace, qui prend une bonne partie du sud chilien et argentin), donc de la neige, des montagnes, de la neige, un glacier immeeeeeeeense et encore de la neige à perte de vue, d'une beauté à couper le souffle. C'est comme une sorte de no man's land parce qu'on peut pas du tout y accéder, c'est magnifique. Je suis très déçue de mes photos parce que ça ne représente pas un millième de l'immensité de ce paysage.


On dirait des traces de voiture mais non, on ne peut pas rouler sur un glacier


On marche encore quelques heures pour arriver au refuge, on croise des oiseaux ridicules (comme d'habitude), on rigole beaucoup, je suis heureuse sacré nom d'une pipe. Le refuge c'est une petite cabane en bois avec un toit en tôle, et on peut camper au bord d'un lac, où Peter décide ENFIN de se baigner (depuis le temps qu'il le disait).
Cet homme est fou.


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