samedi 1 mars 2014

16 Décembre - Marche jusqu'au Refuge Grey.

J'avais bien raison d'appréhender.

Bon, la marche du matin, qui consistait à longer le Lago Pehoe pendant deux heures sur une route pavée sous un grand soleil ressemblait plus à une journée au paradis qu'à une torture, mais c'est après que ça se complique. Le sac commence déjà à me gêner.



Ca, c'est un hôtel sur le lac Pehoe, je vous raconte pas le luxe. Et le prix. Avec Loïc on à décidé que si on revient plus tard, quand on à de l'argent, on dormira ici, voilà.

Dans le bateau qui traverse le lac, la bande son d'Alice aux pays des merveilles m'à fait passer un moment plus qu'épique.
Arrivés à terre, nous voilà partis pour 3h30 de marche pour arriver au refugio Grey, et dormir au camping. Ou dans une chambre, si il y'a de la place et si ce n'est pas trop cher. Ben quoi? L'espoir fait vivre.



Bon, au début ça va, c'est des routes plates. Je fais des pauses de temps en temps pour balancer mon sac avec hargne sur le sol et soulager mon dos, mais ça va. Mais quand on commence à grimper des trucs, là je souffre vraiment.

Ce qui est rigolo quand on fait un trekking pour la première fois, c'est qu'on découvre des endroits de son corps qu'on ne pensait pas pouvoir sentir un jour.
Au début c'est le dos bien sûr, avec le sac, puis après c'est le souffle. Evidemment, puisque c'est du sport et que je fumais encore deux jours avant.
Mais après, tu commences à sentir tes pieds. Ah c'est ça avoir mal aux pieds? Ah c'est marrant j'avais jamais vraiment senti ça. Les ampoules qui se forment sûrement.
Ensuite c'est les jambes. Je veux dire, à ce moment j'ai réalisé à quel point le corps humain était fragile. J'avais l'impression de marcher avec des trucs que je ne contrôlais plus. Mais alors le pire, LE PIRE.
C'est LES GENOUX. Vous pensez que descendre c'est plus facile que monter? Je pensais aussi. Mais pas du tout messieurs-dames, pas du tout.
Parce que quand tu descends, tu forces à fond sur tes genoux pour que ton corps parte pas en avant, ce qui fait que le soir, tu as l'impression que tes quadriceps vont exploser. Je ne savais pas situer le quadriceps avant, encore moins le sentir. Voilà c'est fait, c'est le muscle de la cuisse au dessus du genou qui te donne envie de mordre dans des cailloux après une heure de descente.
Voilà pour la petite leçon du jour.

Cependant, au moment où je suis prête à sauter de la falaise pour apaiser ma souffrance, c'est là qu'intervient l'EXTRAORDINAIRE glacier Grey. Ma première rencontre avec un glacier m'a tout simplement fait oublier tout ça. Comme après un accouchement tu sais? Haha.
Non vraiment, c'est une merveille de la nature, c'est plus impressionnant que ce que je n'ai jamais vu au monde. Merveilleux.

Alors oui, bon, en photo c'est pas trétré impressionnant, mais en vrai, fiouloulou les amis.

Coucou les vainqueurs.  La Violette actuelle se permet d'ailleurs de dire à la Violette passée : tu es contente parce que tu as marchée 3h30? Han, petite joueuse.

Je suis donc repartie vers le refugio grey avec une énergie nouvelle. Qui m'aura duré 20 minutes.
Pauvre Loïc qui à du subir mes complaintes sans cesses durant 4 jours. Tout le monde en à pris pour son grade, les sentiers, les plantes, les organisateurs du parc (Y'A ECRIT 3h30 POURQUOI CA FAIT 4h30 ET ON Y EST TOUJOURS PAS), Peter (?), les scandinaves blondes que je croise, qui sont aussi fraîches et souriantes que pour un vernissage, pendant que je suis pratiquement à ramper sur le sol, les panneaux qui indiquent la longueur restante*, etc.
Ah bah oui, commencer à faire du trekking dans ce parc là, qui attire que des trekkeurs, c'est pas non plus très très malin.

Bref on a finalement réussi à arriver au Refugio Grey après trois tentatives de meurtres par des gros cailloux sur ma route, et après avoir demandé 6 fois "cuanto tiempo queda?".
Et là, surprise les chambres étaient prises; et de toute façon trop cher. Quelque chose comme 60 euros la nuit.
On a décidé d'aller prendre un pisco sour pendant que je regardais hargneusement les jolis couples de trekkeur tout frais qui boivent un verre de vin en lisant au coin du feu, ces couples qui dormiraient dans un lit bien confortable pendant qu'on se les caillerait sous une tente miniscule.
D'ailleurs cette nuit-là il y'a eu un vent de fou, la tente bougeait dans tous les sens, on était pas rassurés.

*Ces panneaux là m'ont rendu folle pendant tout mon séjour à Torres del Paine, je les prenais en photo pour les revérifier de temps en temps, j'en rêvais la nuit...
Non je rigole j'en rêvais pas la nuit quand même. Mais presque.

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