dimanche 30 mars 2014

18 Janvier - Cohaique

On prend un bus direction Cohaique, les paysages de la Carretera Austral sont vraiment sublimes. 
On se promène en ville, c'est très beau. Il faut qu'on prenne une décision : ou on restent là 3 jours et on prend un bus après, ou on commence le stop dès demain pour pas perdre de temps. On décide de faire du stop.

Le soir on mange des sushis, ce qui nous rend tout à fait heureux. 

17 Janvier - Cochrane

On prend un bus jusqu'à Cochrane, à travers la Carretera Austral. Bus qui va dans un bateau d'ailleurs, c'est rigolo. C'est là qu'on se sépare de Roy.

A Cochrane, un type vient nous voir pour nous proposer le nouveau camping qu'il vient d'ouvrir, on se retrouve en fait dans la cour d'une maison moche, en travaux. Tu parles d'un camping.
On est bien dégoûtés.

Au final, la wifi est bonne, et Peter en profite pour me faire découvrir les Ted Talk, dont je suis actuellement fan et que je vous conseille vivement d'aller mater.
En gros c'est des conférences sur tout et n'importe quel sujet, il y'en a plus de 1000 et c'est très américanisé donc très agréable à regarder.

Vous pouvez en trouver sur le nucléaire, la physique, la littérature, mais aussi l'amour, la religion, la psychologie des tueurs en série, etc...

Donc les gens là, qui aiment me faire taire à coup de : "oh c'est bon, la viande c'est pas si grave pour l'environnement" ou "les femmes sont plus douces, c'est gé-né-tique" , j'aimerais leur dire, avant de dire des conneries choses dont vous ne connaissez rien, renseignez vous en regardant quelques ted talk sur le sujet, ça coûte rien et c'est plaisant à regarder.

Celui-là je l'aime beaucoup tralalalalère

16 Janvier - Villla O'Higgins

Repos bien mérité pour aujourd'hui.
Le soir j'arrive à parler de musique avec Roy, puisque c'est un fan de Pink Floyd, Neil Young, JJ Cale, toutes ces merveilles. Je galère bien avec l'anglais, mais on m'empêchera jamais de parler de mon groupe préféré, fichtre.


15 Janvier - Frontière Argentine-Chili

Je me réveille après cette nuit horrible, mais en étant un peu positive : Peter est un mec bien et honnête, il ne me laisserait jamais tomber du jour au lendemain et voyager toute seule. En deux mois ça à le temps de s'arranger.
Mais je suis énervée par son comportement et de faire des efforts dans le vide, du coup je décide de me comporter comme lui, très froidement.
Du coup il devient tout de suite plus affectueux, va comprendre.

On arrive même à rigoler peu après le lever, parce qu'il y'a un petit chat qui nous suit depuis une heure sans se fatiguer, et parce qu'on déjeune à côté d'un oiseau qui fait des bruits très étranges. Genre "poï poï poï" sans arrêt en bougeant dans tous les sens.

Dans la journée ça va un peu mieux. Je lui explique ma théorie des pokémon (j'en ai déjà parlé avant, quand je voyage je découvre des tas de nouveaux animaux étranges et j'ai l'impression d'évoluer dans différentes villes pokémon), et lui, enfin, il me comprend.

La marche est dure, mais avec de drum'n bass dans les oreilles, et à force de penser à la dispute d'hier, j'ai une rage assez énorme en moi, je pense à mon frère et à ma soeur et je me convainc moi-même que je vaux bien plus que ça, flûte alors.


Après être arrivés de nouveau au Chili, on décide de faire une pause allongés dans l'herbe, où Peter ne manque pas de féliciter ma vitesse. C'est là qu'on rencontre Roy, un australien qu'on avait vu faire la route (qu'on à fait en stop) à pied la veille. C'est un homme étonnant, d'environ 60 ans, petit, sec, maigre mais musclé. Il a l'habitude de marcher en fait. Il n'a pas de familles, pas d'amis non plus je crois, pas vraiment de maison mais il vadrouille à travers le monde.

Il nous raconte beaucoup de ses expériences étonnantes avec son accent canadien rigolo, et je suis très déçue de ne pas pouvoir trop communiquer avec lui (à ce moment là j'avais encore mon bloquage avec l'anglais).
Peter et lui parlent avec beaucoup d'enthousiaste sur la route, ils ont pas mal de points communs. Les deux sont très concernés par l'environnement et mange des trucs très bons pour la santé, mais qu'ont vraiment pas l'air bon pour le goût.

*oui parce qu'en plus je n'explique pas mais on va remonter la Carretera Austral chilienne et retourner en Argentine après



Roy et Peter marchant dans le vent, tel père et fils trekkeurs

Pete redevient très chaleureux avec moi. Je commence à croire que c'est le fait d'être tous les deux 24h sur 24 qui nous à fait craqué, ça fait du bien d'avoir une présence étrangère.

On arrive à la douane et au bord du lac avec Universal Traveler de Air dans les oreilles (pour ma part du moins), cette chanson m'a marqué autant que Ada. Je trouve que celle qui représente le mieux notre trip en Patagonie, du coup je suis toute nostalgique quand j'entends cette magnifique chanson.
En vrai je vous la conseille, elle est toute mignonne, planante et douce, on se sent comme enroulé dans du coton (métaphore de l'année).



En attendant le bateau on va visiter un camping et y prendre un goûter bien mérité, au chaud. Je me sens tellement bien dans la chaleur, je sais pas qui à inventé le froid mais c'est vraiment pas très très malin.

Un bébé chien trop doudou qui pleurait devant la porte. A partir de ce jour j'ai commencé à adorer les chiens, du coup P et moi on à décidé qu'on achèterait un puppy le jour on aura une son-mai.


Bon, après on prend le bateau, il bouge beaucoup, mais c'est fort joli. Et arrivés à terre on prend un bus pour Villa O'Higgins (qui roule à 90 km heures dans des virages au bord du vide, du coup je suis bien contente), on va a l'hostal, et on fait dodo, sereinements. Enfin.


vendredi 28 mars 2014

14 Janvier - Frontière Chili-Argentine à pied

On se lève sous la pluie pour marcher jusqu'à la route, à 2h environ. 



Tout va bien, on fait encore quelques cours de français, et à un moment, moi et ma stupidité on décide de demander à Pete pourquoi il aime pas les raviolis, décidement.
Et la bombe est lancée. J'aurai du me taire. Tu me diras, au moins ça aura crevé un abcès.
On s'énerve comme jamais on s'est enervés. Je passe une heure seule, bien loin derrière lui, à penser à tout ça, à l'amour, à nos disputes, au fait que ça va peut-être finir bientôt et que merde, il reste encore deux mois de voyage. Ca me déprime plus que jamais (en tout cas plus que toutes les petites déprimes que j'ai eu durant ce voyage).
A ce moment là je rêve juste de tomber dans un trou et d'atterir au pays d'Alice ou à Narnia, loin de toutes ces complications bassement humaines.
 Oui, c'est stupide, mais que voulez-vous, mes expériences passées m'ont rendu paranoïaque, très peu confiante en moi-même et très pessimiste.

(si vous arrivez pas être ému pour moi et que vous me trouvez stupide, alors écoutez-ça en fond sonore ça vous mettre dans le mood bande d'insensibles)

Quand on se met à faire du stop, c'est évidemment très froid entre nous deux mais on est sauvés  pris rapidement.
Je me dis que ça ne peut que s'améliorer, puisqu'on parle avec les deux argentins qui nous ont pris, mais  pas du tout. On a eu en tout cas de la chance de les rencontrer, puisque que cette route, qu'on pensait faire en 3h maximum, nous aurait réellement pris 7h.

On commence le trekking jusqu'à la frontière, un trekking de 4 heures si je ne m'abuse, dans le froid, et sous le ciel gris et la pluie. C'est joyeux quoi.

J'écoute de la musique pour me motiver, et je découvre Ada des National que j'écoute en boucle parce qu'elle est vraiment belle.  Puis Sugar Town de Zooey Deschanel parce que je me dis qu'elle va peut-être me remonter le moral. Je déprime de plus belle, Peter à vraiment de l'avance, il m'attends juste de temps en temps pour m'aider à traverser des rivières, sans prononcer un mot. Ca sent la fin tout ça.


Le soir, on arrive à la frontière, où il n'y a personne, et où on peut camper dans les bois. Il fait super froid.
J'essaie de faire des efforts, je force la discussion, parce que ça peut plus continuer comme ça.
On parle pendant une heure pour rien, il me fait comprendre qu'il n'est plus connecté à moi depuis quelques temps, ce que je prends comme un signal de rupture imminente (paranoïaque que je suis, je vous dis).

Du coup je passe une nuit horrible. J'ai froid, j'ai une énorme boule dans le ventre, je n'arrive pas à dormir en m'imaginant que je vais peut-être devoir continuer le voyage toute seule, l'horreur. Le genre de nuit que tu vis juste après une rupture.

Ce qui est assez intéressant d'un point de vue psychologique, c'est que maintenant, avec du recul, c'est de ces jours d'angoisse et de déprime dont je me rappelle le mieux (pas étonnant), et dont j'ai les souvenirs les plus forts, dans le sens positif du terme (étonnant, non?).
Disons que maintenant, dès que j'écoute la chanson Ada, je me projette directement dans le voyage, ça me rend très nostalgique, et je réalise à quel point ce  voyage était la meilleure expérience de ma vie, alors que c'était le moment le plus dur pour moi.

Etrange.

13 Janvier -Fitz Roy


Le temps pourri revient, on a quand même eu de la chance après 5 jours de soleil pour le trekking.
On doit quand même faire le trekking jusqu'à Fitz Roy, qui est quand même l'attraction touristique d'El Chalten, et plus généralement de la Patagonie. On hésite à rester une nuit de plus. Ca fait quand même plus d'une semaine qu'on est là, donc 5 jours de perdus à cause du temps.
Finalement on préfère attendre que la pluie se calme pour pouvoir le voir, ce fichu pic toujours sous les nuages, et quitter El Chalten, que je commence à haïr, avec son ciel gris et son vent monstrueux.

Et dans l'après midi, surprise: après tout ce temps dans l'impossibilité de voir le Fitz Roy, le temps le permet enfin. Que suerte.
On part donc avec toutes nos affaires (on ira directement à la frontière argentine-chili après) et on monte jusqu'à ce fameux panorama, qui croyez-moi, vaut bien la peine et la douleur endurée.



Petit vent sympathique que je vous dis

On va jusqu'au camping, on installe la tente, puis on grimpe directement jusqu'au lago de Los Tres. Pour la petite anecdote, j'avais lu un billet-bd de Pénélope jolie coeur sur son voyage en Patagonie, où elle décrivait assez brillamment sa marche jusqu'à ce fameux lac. Alors premièrement elle résume assez bien l'état dans lequel j'étais à Torres del Paine, et deuxièmement c'est de la balle, donc n'hésitez pas à aller y faire un tour. Et c'est rigolo du coup de s'imaginer la chose et de la voir en vrai après. En plus j'adore ses dessins et comment elle écrit, c'est rigolo.
http://www.penelope-jolicoeur.com/argentine/

Bref, pendant la montée (plutôt raide), nous avons une discussion passionnée sur la physique, les fantômes, les énergies, la mort, les maladies mentales, les cauchemars... Pas très gai me direz-vous, mais voilà qui me prouve que mon copain est vraiment intéressant et ouvert. Du coup je suis contente. Voilà.

En haut, face à ces gros rochers, le vent est fou furieux (pour changer). Mais vraiment, pire que ce que j'ai vu avant. C'est étrange parce que quand on voit les photos, on à l'impression que c'est très tranquille, mais non. Déjà, le vent fait tomber Peter, donc imaginez pour moi, avec mes 30 kilos de moins.

Bon, dans tous les cas, c'est magnifique, mais pour moi, ça ne vaut pas la tranquilité des Torres del Paine.


lundi 24 mars 2014

12 Janvier - Trekking Los Huemules

Retour difficile puisque le sentier disparaît tous les deux mètres. J'écoute de la musique pour me donner du courage. Les Flaming Lips, REM, Sparklehorse, Radiohead, Divine Comedy et Pink Floyd rendent le moment plus épique que jamais.

Après avoir usé toute ma batterie, je continue à rester motivée (oui parce qu'on se perd encore plusieurs fois). C'est fou comme on pense beaucoup et  à toute allure quand on marche en trekking (enfin pour ma part c'est le cas). Je sais pas pourquoi, mais je n'arrête pas de penser en espagnol, et je dis ça pas faire mon intéressante, puisque ce n'est pas naturel du tout. Je veux dire c'est pas fluide, c'est juste que mon cerveau doit être trop oxygéné (hihi) et à force de parler toujours espagnol avec Peter, je traduis inconsciemment toutes mes pensées en espagnol, c'est assez insupportable parce que ça se résume seulement à ce que je connais. Donc ça limite mes pensées. Je pense pas que vous me compreniez, je vais passer pour une folle mais c'est mon psychologique qui bug à ce moment là et j'arrive pas à le contrôler, c'est assez énervant.


Ceci, avec du Starting to Fly, ou du Fearless est un moment tout à fait epicxtrordinaire.

Arrivés en bas une jolie surprise m'attends, puisqu'on doit une fois de plus traverser non pas une rivière, mais trois, et des bien plus épaisses et au courant violent. L'avantage, c'est qu'elles ne sortent pas d'un glacier. Le premier nous arrive jusque à la taille du coup on décide d'y aller sans enlever notre pantalon et nos chaussures. Quand c'est mon tour, je commence sérieusement à paniquer pour mon appareil, parce que le courant est tellement violent que j'ai du mal à tenir debout. Peter vient (pour la 564ème fois) m'aider à traverser, et malgré toutes nos fringues trempées et une légère crise de panique (pour la 278ème fois) pour ma part, nous nous en sortons sans trop de dégâts.

Je suis quand même épuisée. Je lutte pendant une demie heure jusqu'au bateau où on pourra prendre un bus pour rentrer. Je précise d'ailleurs que pour prendre le chemin qui y mène, il nous a fallu traversé un champ de boeufs, oui oui, un champ de boeufs (mélanie si tu me lis, spécial dédicace). Encore un petit coup de pression,  mais je commence à être habituée à force.

Au final on nous apprend que le bus ne passe que dans deux heures, et il n'y aucunes voitures pour faire du stop. On arrive à se motiver pour faire l'heure et demie restante qui mène à la grande route à pied, encore une fois en passant par un endroit où il y'a un vent énormissime. Je crois que c'est ce qu'il y'a de plus fatiguant en trekking. Marcher pendant une heure avec le vent dans la face, c'est extrêmement épuisant et énervant. J'avais juste envie de calme et de silence (et de manger une pizza).
On commence donc à parler bouffe avec Peter pan, ce qui n'aide pas trop.

Arrivés à la route, on décide de finir le reste en boîtant à pied (bah oui, après 10h de marche on est plus à une demie heure près).
Avec une jolie vue sur le Fitz Roy ceci dit (encore sous les nuages). Je m'occupe en chantant. Avec le bruit des voitures je peux crier, personne m'entend. Par contre les gens me regardent un peu bizarrement à travers leurs fenêtres.

Mais alors la pizza qu'on à mangé en arrivant. Cette pizza. Et cette bière. Oulalala je vous raconte pas le pied.
Puis la douche, et le lit chaud, oulalalalalalala.


11 Janvier - Trekking Los Huemules

Journée la plus longue et difficile, puisqu'on aura marché 10h. 
Je suis motivée et rapide la matinée, et les paysages sont toujours aussi magnifiques.




Après le glacier ça se gâte : on doit traverser un col, et au lieu de la demie heure estimée par Peter, on met plus de 2h. Il y'a un vent fou, ce que je ne m'explique pas puisque le Paso del Viento qu'on avait passé la veille était très calme. C'est extrêmement fatiguant de grimper comme ça au dessus du vide, avec cette tempête qui me fait m'arrêter toutes les deux minutes par peur de tomber.


 Oh, un gros glaçon



Arrivés en haut, on a une vue magnifique encore une fois, mais je n'en peux plus, et je crève de faim.
On fait donc une pause manger qui me revigore totalement, mais la descente est un véritable enfer.
Je ne vais pas rappeler ce qu'on vécu mes genoux dans les descentes (mignonnes) de Torres del Paine, mais là c'est deux heures, et de la descente tellement raide, glissante et poussiéreuse, que je me retrouve au moins 50 fois le cul par terre et EN PLUS attaquée par des mouches tout du long. Pour vous donnez une idée de la raideur du chemin, quand je me retournais pour voir ce que je venais de descendre, je me disais que je devrais limite escalader pour faire machine arrière.
J'en arrive même à un moment d'hystérie extrême quand on doit descendre une paroi rocheuse à l'aide d'une corde.


Enfin bon après ces longues heures de pur plaisir, on se retrouve ENFIN en bas, sur cette route que je regardais avec envie toutes les 2 minutes pendant que je marchais, en  ayant l'impression de la voir s'éloigner à chaque pas.

Mais là, léger problème: c'est que cette fichue route, elle ne mène nulle part, et sûrement pas au camping spot qui était indiquée sur la carte. Moi qui espérait arriver vite pour pouvoir m'allonger dans l'herbe et reposer mes jambes fatiguées, je me retrouve dans l'optique de devoir marcher encore des heures avant de se poser.

On se retrouve sans arrêts devant des chemins plus ou moins gros, qui vont dans tous les sens, pratiquement tous tracés pas des pas de poneys, et qui ne mènent à nulle part. On doit tourner en rond pendant environ 2h en se tentant de se repérer grâce à la carte et aux rivières, mais toujours rien.

A un moment on décide de s'arrêter et de camper au bord d'un lac, avec jolie vue sur le glacier.
On est très fatigués.
Peter décide de se baigner nu sous les derniers rayons de soleil, je m’assoies sur le sable et regarde l'ensemble du paysage : vision de paradis.


Il y'a un glacier juste en face. Cet homme est fou.

lundi 17 mars 2014

10 Janvier - Trekking Los Huemules

Journée géniaaaaaaalissime (ENFIN)


On se lève tôt pour arriver jusqu'au glacier (parce que oui, on va marcher sur un glacier! fou hein), on traverse un paysage lunaire, de roches grises et de profond silence patagonien, et on arrive face à une rivière, en quelque sorte infranchissable en sautant.
C'est donc ça. Le problème, c'est pas que le rio est profond, c'est qu'il sort DIRECTEMENT du glacier.
L'eau est donc environ à 0 degrés.
On décide donc de ne pas réfléchir plus longtemps, parce que plus on attend plus le niveau d'eau augmente, et Peter se lance. Au bout de quelques pas il se met à gueuler en hollandais (ce que j'aurais du voir comme le signal que là ça va vraiment pas. Les insultes en espagnol, c'est juste un petit désagrément, en anglais c'est une bonne mauvaise humeur, et en hollandais c'est une haine ou la douleur intense > facile à interpréter n'est-il pas?), et moi, dans mon optimisme indéfectible (et ma connaissance encore approximative de la machine peterienne), je me dis : "oh quel cinéma. C'est bien un mec ça." Arrivés de l'autre côté, il reste encore une minute à tenir ses pieds de douleur.

Bon bon bon.

Et quand vient mon tour, j'appréhende un peu, mais bon, ça devrait aller.
Après quelques pas dans l'eau, je commence déjà à avoir les pieds gelés, style le plus froid qu'à pu arriver dans ta vie, donc sortir en tongs par un hiver breton pour ma part. Et LA. LA j'ai compris pourquoi il criait comme ça, alors oui je vais faire dans le dramatique, mais en même temps je vois pas d'autres moyens d'exprimer ma douleur: ce fût HORRIBLE. Tellement horrible que je pouvais même pas crier ou jurer non, j'étais en train de gémir comme un gosse. Vraiment, je peux pas décrire la sensation, c'est comme si mes pieds étaient en pierre, et qu'on foutait des coups de marteau dessus.
La seule chose que je sais, c'est qu'après ça, je ne regarderai plus jamais la scène où Harry va chercher l'épée de gryffondor dans le lac glacée de la même façon, et rien que d'y penser, j'ai des frissons.
Peter à quand même commencé à s'inquiéter après me voir 5 minutes assises à hurler silencieusement en tenant mes pieds et en me balançant de tous les côtés, sans réussir à me calmer, même en me mettant 6 couches de vêtements par dessus et en serrant comme un dingue, mais c'est finalement passé.
Et là, extase je vous jure. Je pense que mes pieds n'ont jamais été en aussi bonne santé.

Après cette aventure forte en émotion, que je ne suis pas peu fière d'avoir vécu, on arrive finalement au glacier en escaladant des rochers rigolos et en longeant une caverne magique.




Marcher sur le glacier, c'est top, ça fait un peu peur à cause des trous partout, mais c'est top. De temps en temps on tombe sur des trous extrêmement profonds, avec de l'eau toute bleue et une couche de glace par dessus comme si c'était une vitrine en verre, c'est assez impressionnant. Bon c'est pas un glacier comme le Perito Moreno, c'est un "sale" donc avec de la terre et des cailloux dessus, c'est pas difficile de circuler dessus. Si tu restes sur le bord du moins. A force de jouer à marcher partout et à casser la glace on finit par se perdre et se retrouver pas loin du milieu, où il y'a des fissures énormes, qu'on doit sauter pour retrouver notre route. C'est pas très rassurant.





Ensuite, après avoir longé un joli lac entouré de pierres tatouées, on doit monter jusqu'au Paso del Viento, et encore une fois on prend une mauvaise route beaucoup plus dangereuse, où on escalade plus qu'on marche, et me je m'énerve toute seule dans ma tête ("grmmmgbl mais qu'est ce qui me prend de faire des choses aussi dangereuses c'est pas possible ça"). Ensuite on doit longer un chemin (un truc formé par les passages, pas un vrai) au bord d'une pente, ça fait peur mais c'est moins pire que ce que je pensais. Bon, pour Peter c'est la routine mais je le répète, je suis une peureuse.




Au final on arrive sain et sauf au sommet, au Paso del Viento (où il n'y à pas du tout de vent d'ailleurs), et là... Je vous jure que c'est la plus belle et impressionnante vue que j'ai eu du voyage. On se retrouve face à au Campo de Hielo (champ de glace, qui prend une bonne partie du sud chilien et argentin), donc de la neige, des montagnes, de la neige, un glacier immeeeeeeeense et encore de la neige à perte de vue, d'une beauté à couper le souffle. C'est comme une sorte de no man's land parce qu'on peut pas du tout y accéder, c'est magnifique. Je suis très déçue de mes photos parce que ça ne représente pas un millième de l'immensité de ce paysage.


On dirait des traces de voiture mais non, on ne peut pas rouler sur un glacier


On marche encore quelques heures pour arriver au refuge, on croise des oiseaux ridicules (comme d'habitude), on rigole beaucoup, je suis heureuse sacré nom d'une pipe. Le refuge c'est une petite cabane en bois avec un toit en tôle, et on peut camper au bord d'un lac, où Peter décide ENFIN de se baigner (depuis le temps qu'il le disait).
Cet homme est fou.


9 Janvier - Trekking Los Huemules

Enfin du beau temps, on part pour faire le trekking Los Huemules. Sur le chemin, Peter et moi on se disputent assez violemment. Pour conserver ma vie privée (lol, se dit le lecteur à qui je raconte ma vie depuis un petit moment) je vais remplacer ça par une phrase random qui  n'a aucun sens, comme ça ça donnera un côté comique à un moment qui ne l'était pas du tout.
Ca commence par : "Je comprends pas pourquoi tu manges des raviolis. C'est vraiment dégueulasse. Enfin après c'est que mon avis, le prend pas mal, c'est juste bizarre"
Ce à quoi je réplique en hurlant : "Mais à chaque fois on me reproche d'aimer ça les raviolis c'est quand même extraordinaire c'est quoi cet obsession contre les raviolis!"
Et là, c'est le drame. Je pleure, je crie, "mais t'as qu'à trouver une fille qu'aiment pas ça les raviolis et tu seras heureux tiens", enfin toutes les bêtises que l'on peut sortir sous l'effet de la colère.
Il me dit : "je m'en fiche, je veux pas abandonner, je veux me battre pour cette relation, quitte à devoir manger des raviolis".
J'ai l'impression qu'il veut me faire culpabiliser plus qu'autre chose. C'est mon droit, les raviolis quand même, je suis un être humain avant d'être un bouffeur de ravioles.


Le reste de la journée se déroule plus en paix, jusqu'à ce qu'on réalise qu'on à oublié la nourriture fraîche dans le frigo de l'hostal. C'est ça le pire dans un couple où on parle pas la même langue je pense : les problèmes de communication. Ils pensaient que je les prendrai, je pensais qu'ils les avaient. Bon, bah on va avoir faim dis-donc.




Le camping où on arrive le soir et plutôt pas mal, et il y'a pas mal de monde avec nous. Je redécouvre le "plaisir-douleur" de faire toute la chorégraphie "installation de la tente - cuisine - manger - vaisselle dans la rivière gelée - lavage - dodo".

Dis donc ça m'a donné faim tout ça

8 Janvier - El Chalten

Après avoir demandé dans environ 12 hostals en vain, on finit par s'installer dans un hôtel méga propre-brillant-blanc mais complètement naze (d'ailleurs sa gérante passe sa vie à laver), et on se jure que demain, on se barre, pluie ou pas pluie.
On commence à être de plus en plus tendus Peter et moi et à se disputer sans arrêts, je commence à m'inquiéter par rapport à la suite du voyage.

7 Janvier - El Chalten

J'ai eu froid toute la nuit, le temps est pire qu'hier, j'ai la crève. Je commence à sérieusement déprimer, mais j'ai au moins l'avantage d'avoir l'air souffrante, du coup Peter me chouchoute totalement, gnihihi.
En tout cas, toujours pas de trekk à l'horizon tant que le temps (et ma santé) ne s'améliorent pas.
Finalement, après maintes recherches, où on découvre que pratiquement tout est déjà full, on s'installe dans le MEILLEUR HOSTAL DE TOUTE MA VIE : le Patagonia Hostal. Cet hostal, c'est un paradis. On paye 9 euros, et on à un hostal confortable au possible, avec chauffage partout et petit salon en face de nos chambre, et douches über cools.
Je crois que ce jour là on à passé l'après midi la plus douce et confortable de tout le voyage, qu'on à passé à lire des magazines dans un grand canapé, en regardant à travers la baie vitrée la pluie fouetter les gens et le vent les faire tomber. Non mais le pire c'est que je suis sérieuse, les vents bretons sont vraiment choupis à côté des patagoniens.
Je commence d'ailleurs à lire un vieux courrier international qui traîne parmi les magazines, et tiens à dire que c'est un magazine géniallissime, que j'ai dévoré.
On à aussi été prendre un fat goûter dans un restau végé à base de fondant au chocolat et de salade méditerranéenne, j'en profite pour écrire mes petites cartes.

Au bout d'un moment on se décide à réserver une nuit de plus,  mais... Tout est complet, il y'a décidément trop de touristes dans cette ville.
Demain, on va chercher un autre hostal (pour changer).


6 Janvier - El Chalten

Bon, voilà que commence la semaine de la déprime (mais du confort extrême).

Premier jour à El Chalten, on se promène dans la ville, il y'a toujours des nuages devant le Fitz Roy.

Il pleut des cordes, et je n'ai jamais vu un tel vent, même dans mes rêves bretons les plus fous. On s'inquiète un peu pour la survie de la tente et on décide d'aller dans un hostal bien au chaud.
A part la petite mésaventure des gens qui décident de regarder Mirrors pendant que je mange ma petite salade, et que Peter à le malheur de me dire : "Look!" quand la pouf du film décide de s'arracher la mâchoire ("oh excuse moi c'est un reflexe, j'oublie à chaque fois que t'aimes pas ça" grr), tout va bien.

Jusqu'au moment où le patron décide de venir nous emmerder pendant qu'on mate tranquillement spiderman dans le canapé : IL Y A DES GENS QUI DORMENT BAISSEZ LE SONS JEUNES GENS - oui, il est 17h30, c'est tout à fait légitime - et qu'on commence à l'insulter allègrement dans toutes les langues sauf l'espagnol (lâcheté oblige). Et tout ça nous fait nous disputer.

Bref, cette journée est déprimante.

5 Janvier - El Chalten

Après avoir faire des provisions dans une pâtisserie, (oui car durant le voyage nous nous sommes nourris essentiellement de pâtisseries et de cola), on tente le stop jusqu'à El Chalten, insouciants que nous sommes. Pour sortir de la ville on attend une demie heure, pendant laquelle j'invente un jeu génial, dis-moi un mot et je trouve une chanson où ils disent ça dedans. Ca à l'air facile comme ça, mais quand on te dit un mot comme "chouette", l'animal, pas l'adjectif, c'est bien compliqué. Je voudrais vous y voir tiens.
Ensuite, au deuxième point on attend... 5h environ.
Oui. 5h. Bon le début c'est rigolo, on croise un israëlien et un anglais avec qui on papote, mais avec des concurrents et une voiture toutes les 20 minutes, on est pas sortis.
Du coup on en profite encore une fois pour parler, rigoler, faire des jeux, danser (ah oui au bout d'un moment y'a plus de limite), et au bout de deux heures, je m'endors sur le sol. Endroit rêvé pour faire la sieste: vent, sable dans les yeux du coup, soleil brûlant, m'assurent un réveil tout à fait agréable, allongée que je suis comme une misérable au bord de la route.


 Les gars finissent pas être pris, on prend leur place, et on attend. On attend. On attend. "BORDEL JE FERAIS PLUS JAMAIS DE STOP" (naïve je vous dis, naïve).
Enfin, au bout de 5h donc, je me décide à me mettre à genoux et à prier quand la prochaine voiture passe, pour voir hein, on sait jamais. Finalement il semble que ça fonctionne, puisqu'un charmant carabinero (policier chilien) à la retraite décide de nous emmener plus loin. Et quand je dis charmant, ça n'a rien d'ironique, il est vraiment gentil.

Il nous dépose à un croisement, où je croise des auto stoppeurs israëliens, dont un avec qui j'avais discuté avant à Torres del Paine. Il commence à parler trekking avec Peter et lui dit de faire le trekking Los Huemules près d'El Chalten, selon lui le meilleur qu'il n'ait jamais fait. Et bien, sur le coup j'ai bien grogné intérieurement à l'idée de refaire un trekking super ghetto ("c'est marrant un moment faut traverser une rivière, ça t'arrive jusqu'au ventre!"), mais il s'avère que ce fut le meilleur conseil du voyage.

Bref à ce moment là on se fait prendre environ 5 minutes après être arrivés, (mon voyage m'aura appris que tu auras beau désespérer des heures, il y'a TOUJOURS une solution. Oui. TOUJOURS J'AI DIS.)
Encore une fois un couple trop sympa avec un mec de 40 piges qui commencent à me parler techno et djs berlinois, assez surprenant ma foi, et qui s'arrête pour nous laisser faire des photos.

Petite vue pépouze de la voiture sur fond de minimale argentine

El Chalten c'est comment dire... La ville la plus belle au monde. Enfin, pas la ville en soi; mais l'endroit où elle est située: c'est comme une cuvette entourée de montagnes magnifiques et du Fitz Roy en l'occurence, une sorte de tour de pierre du style las Torres del paine, mais de 3 kilomètres 400 de hauteur. Donc les Torres elles peuvent un peu se rhabiller en fait.

Le genre de ville que tu t'imagines dans ta tête quand tu penses à élever des moutons dans un endroit paisible, ou que tu imagines à quoi ça ressemble de vivre au paradis. Je vous laisse googler ça parce qu'il y'avait trop de nuages pour que je prenne une photo de la ville.

Arrivés là-bas on décide de s'installer dans un camping, d'ailleurs assez déprimant, et dodow.

De la pluie, bouh bouh 

mercredi 5 mars 2014

4 Janvier - Glacier Perito Moreno

On va changer le livre à la librairie, et j'arrive à le convaincre d'acheter La Boussole d'Or, de Philip Pullman. Je suis contente, je suis sûr qu'il va l'aimer.
Après on commence à faire du stop à la sortie de la ville direction Perito Moreno, ville qui est décidément très jolie puisqu'on y à une vue sur le lac avec des flamants roses. C'est une très mauvaise idée. Aucune voiture ne s'arrête.
Au bout d'un moment on retourne au camping et on se décide à prendre un bus avec guide. Tant pis pour les économies, on veut pas perdre plus de temps.


Le temps est superbe, la journée merveilleuse. Un parfait anniversaire pour Peter.
Le bus nous pose d'abord devant un bateau, que l'on prend pour aller voir le glacier de près, je suis impressionnée.




Vous trouvez pas que ça fait fake un peu de près comme ça? Comme si c'était un décor de film. C'est tellement bleu

Après le petit tour en bateau, on fait le circuit à pied. Y'a plein de mondes, on était plus habitués à ça. Toutes les deux minutes environ on entend le glacier craquer. Pour info, il fait environ 60 mètres de hauteur et 5000 de longueur. C'est un des seuls glaciers au monde qui reste stable. Il ne recule pas quoi. Il avance d'environ 2 mètres par jour. De temps en temps l'afflux d'eau détruit une partie du glacier qui se reforme ensuite, ce qui provoque des effondrements. C'est assez rigolo, tout le monde vient là dans l'espoir d'en voir un énorme, mais en général ce sont juste des gros bouts qui tombent à l'eau par ci par là, en faisant un bruit de tonnerre.





Le dernier effondrement en date est du 19 janvier, on y a donc pas eu droit... Peter était bien déçu. Voilà une vidéo si vous voulez voir ce que ça donne, c'est assez oufissime.

Ils ont réussi à me tirer une larme les cons

Dans le bus du retour, j'observe le paysage et je me rends compte à quel point la Patagonie est magnifique.

Le soir, on se fait un bon restau avec la bonne viande (que dis-je, de la délicieuse) et du bon vin, et on est heureux, la vie est belle, voilà.