dimanche 22 juin 2014

14 Février - La Paz

[Avertissement: si vous avez la nausée, ou que vous mangez, ne lisez pas ce qui suit. De rien.]

Se réveiller avec un vomi à côté de soi, ça peut éventuellement être rigolo, mais quand on est dans un dortoir de 10 personnes, CA NE L'EST PAS DU TOUT.

 Mais alors PAS DU TOUT.

Le moment où j'ai ouvert les yeux et réalisé ce que j'avais fait, je me suis sentie plus mal que jamais auparavant. Et physiquement, je vous raconte pas. L'avantage c'est que j'ai du attendre que tout le monde quitte la pièce pour oser me lever, ça m'a laissé une marge de réalisation.
Comme je disais, j'ai eu un trou noir, donc aucun souvenir de ma soirée, mais j'ai cependant quelques indices fort subtils de mon retour dans la chambre pour aller me coucher: un petit vomi a côté de la poubelle, un autre à côté de l'escalier, un petit mot laissé pour peter : "HE PETER, J'AI MEME PAS FUME!!! JE T'AIME"
Donc j'étais assez consciente pour écrire. Mais je n'ai pas fumé. C'est un point positif.

Depuis ce jour, je ne doute plus que si l'enfer existait, il serait essentiellement composé de gens nettoyant honteusement leur vomi, dans un corps souffrant composé a 74% de vodka jus d'orange, en retenant la nausée que leur inflige l'odeur de leur propre rendu, tout en essayant de se remémorer ce que ça à été de réveiller un dortoir entier aux sons de ses gargarismes. Je vous jure qu'à ce moment là, chaque micro geste de mon corps était une épreuve à surmonter. Sans compter le règlement sur le mur qui me narguait à coup de "Toute personne qui vomira dans son lit devra repayer tout: les draps, la couette, l'oreiller, le matelas, etc."
Heureusement, j'ai fait du bon boulot, j'ai réussi à nettoyer 3 kilos de vomi sans que la femme de ménage ne se rende compte de rien, je me suis douchée, j'ai lavé tous mes vêtements, et je me suis précipité dans ma nouvelle chambre, sous la couette, pour y culpabiliser tout mon saoul (c'est le cas de le dire. haha.).

Je note que mon ange gardien avait du prévoir ce faux pas: le staff m'avait demandé de changer de chambre pour le dernier jour, je n'ai donc pas du a recroiser le regard de mes voisins de lit.





Bon, quand Peter est revenu (vivant, dieu merci) à l'hostal, j'étais honteuse. Je me suis roulé en boule dans le lit, l'implorant des yeux tel un chiot fautif. Et lui, de me porter le coup final : "J'espère que tu es fière de toi?"

J'ai donc du subir tout le récit de ma soirée, dont je ne me souvenais absolument pas, tout en ponctuant ses phrases par: "arrête de parler, je préfère pas savoir...", puis "Bon vas-y...".

Il se trouve que je suis rentrée dans le dortoir vers 3h du matin, que j'ai allumé la lumière (alors que tout le monde dormait), que j'ai passé une heure à essayer d'ouvrir mon casier en faisant plein de bruit juste pour y prendre un cahier et un stylo et écrire un mot pour Peter (aaaah, l'amour survit tout de même à l'alcool), puis je suis allée me coucher en laissant la lumière allumée, puis j'ai commencé à vomir, puis un gentil garçon que je ne connaissais absolument pas m'a aidé pendant des longues minutes à boire de l'eau et tout le tralala, pendant que Peter assistait, médusé, au spectacle. Voilà.
J'ai d'ailleurs été très blessée qu'il ne m'est pas pris en charge, mais bon. Comment lui en vouloir en même temps.

Voilà ce qui aura été la pire journée de mon voyage, et certainement la pire honte de ma vie.
Mais, croyez le ou pas, depuis ce jour (ça fait quand même 5 mois au jour où je l'écris), j'ai toujours bu extrêmement modérément. Je me rassure en me disant que cette histoire aura eu du bon sur le long terme.



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