vendredi 15 novembre 2013

13 Novembre - Le toit de la casa


Quelques points sur ma vie en ce moment :

Tout va très bien, le soleil brille, je suis posée dans mon jardin à écouter la BO de O'Brother, je n'ai donc point à me plaindre.
J'ai du mal à réaliser que Noël est dans presque un mois (non mais oh il fait 35 degrés impossible!) et, à défaut de famille, je vais sûrement le fêter avec mes quelques colocs restants à la casa.

Sinon je me renseigne un peu sur l'info en France: hé bien je suis bien contente de ne pas y être.
Déjà le foot, pas de commentaires, mais je m'en contrefiche un peu. Mais surtout : C'EST QUOI CE RACISME AMBIANT DEGUEULASSE?!
Je suis impressionnée par la quantité de conneries que Taubira se prend dans la figure. Quelle tristesse.

Sinon au Chili, même si j'aime désormais ce pays presque autant que le mien, qu'il y fait bon vivre et que la gente y est adorable, il y'a quand même quelque chose qui me gêne affreusement.
Bon. Il fait 35 degrés, je passe donc mes journées en short et débardeur. J'ai décidé d'abandonner la jupe; puisque jupe = 20 mecs qui viennent t'aborder dans la journée, moyenne d'âge = 55 ans...
Mais là c'est catastrophique, quand je sors en short je me sens mal, je suis à la limite de culpabiliser parce que "j'offre mon corps à la vue des hommes", ce qui n'est absolument pas normal.

Bref comme exemple, tout à l'heure, je me promène tranquillement (en short débardeur tongs donc), puis m'arrête à une petite boutique pour acheter des légumes. Et là, un des vendeurs, dans la soixantaine je dirais, commence à s'avancer vers moi en me parlant avec un accent chilien -que même les chiliens ne comprendraient pas-, avec la langue à moitié sortie et le regard fixé sur moi. Mais moi, pas ma tête, non, non, MON CORPS.
Et la première chose que j'ai pensé, shame on me, c'est : oh mon dieu je n'aurais pas du m'habiller comme ça, ça doit être provocant. Mais non, il fait chaud dehors, je ne vais pas m'habiller en tenue de ski - mais j'avoue que j'envisage de le faire de plus en plus.

Sinon je me fais aussi draguer ouvertement par des types de 40 ans, et je me fais ensuite regarder bien sévèrement par leurs femmes, alors que ma seule pensée est : sois gentille, souris, ça vient pas d'un mauvais sentiment. (Quoique. J'ai 20 ans quand même.)

Un autre exemple : j'allais à un marché (encore une fois pour acheter des légumes, serait-ce un signe de Dieu qui refuse que je me nourrisse d'autre chose que de viande et de pâtes?), et là un type dans la cinquantaine me dit "hermosa", quand je passe devant lui. Je ne relève pas, peut-être qu'il s'adresse à quelqu'un d'autre, ou que j'ai mal compris.
Mais non, ce malotru à eu besoin de crié trois fois HERMOSA voyant que je ne me retournais pas, ce qui m'a profondément mis de mauvaise humeur.
Ce genre de situation, bien trop fréquente à mon goût; et au goût de pratiquement toutes mes connaissances féminines qui vivent ici, me donne envie de pleurer du vomi. Ou de découper toutes les parties de mon corps qui me définissent comme femme / la face de la personne qui s'adresse à moi comme à un chien (rayer la mention inutile).

Cependant, je tiens à préciser, quand je dis je ne stigmatise sûrement pas le Chili comme un pays de pervers, pas du tout, je la met au même niveau que la France, sauf qu'en France c'est les jeunes qui emmerdent. Ici, je me suis fait abordée seulement une fois par un jeune. Donc bon. Tout le monde dans le même panier hein.

Bref, à part ce petit mécontentement, LA VIE EST BELLE.



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